Comme le fait de trouver quasiment tout dans un vide-grenier, véritable caverne d’Ali Baba, le fait de négocier un prix fait partie intégrante de ces manifestations. Il n’y a pas de honte à marchander dans une brocante ou un vide-grenier. Que l’on soit acheteur ou vendeur, chacun essaie de gagner quelques euros sur un produit, même si ce dernier se négocie en-dessous de 5 euros, voire moins. Chaque centimes comptent. Et marchander doit être un plaisir, une sorte de jeu dont certains maîtrisent l’art et la manière. Pour les autres, les débutants et ceux qui n’osent pas vraiment, voici 10 astuces pour bien marchander dans un vide-grenier, que l’on soit vendeur ou acheteur.
1. Gonfler les prix pour assurer le juste prix
Pour les vendeurs
C’est un principe de base chez la plupart des vendeurs, qu’ils soient dans un vide-grenier ou n’importe quelle enseigne d’ailleurs : gonfler un prix afin d’être sûr de retrouver celui que l’on avait prévu à la base, même après négociation. Une négociation de dupe en vérité puisque, par exemple, si l’on double le prix d’un bien de 50% et que l’on fait croire à l’acheteur qu’on lui propose une remise à moitié prix, ce dernier risque de sauter sur l’occasion, permettant au final au vendeur de retrouver le prix initial qu’il avait prévu et à l’acheteur de penser qu’il a fait une super affaire… ça ne marche pas toujours si l’on exagère sur le tarif gonflé mais bon nombre de promeneurs du dimanche adoreront raconter qu’ils ont très bien marchandé pour un bien qu’ils ont finalement acheté au prix fort !
2. Ne pas montrer d’enthousiasme
Pour les acheteurs
C’est un autre principe de base, mais côté acheteur cette fois-ci. Autant le vendeur doit mettre en avant ses produits, autant l’acheteur doit essayer de cacher tout enthousiasme, même s’il a repéré l’objet précis qu’il souhaitait acquérir. Si le potentiel acheteur montre trop d’intérêt pour le produit, le vendeur aura forcément la part belle pour conserver le prix le plus élevé possible. Vos arguments auront moins de poids car le vendeur aura décelé votre enthousiasme pour le produit. A l’inverse, si vous avez l’air un peu détaché et pas vraiment sûr de vouloir acheter la pièce, le vendeur aura tendance à marchander à la baisse pour vous faire céder.
3. Ne pas étiqueter tous les produits en vente
Pour les vendeurs
La plupart des vendeurs annoncent la couleur et étiquettent les produits sur leur stand. C’est surtout vrai pour les professionnels ou ceux qui veulent tout simplement se débarrasser au plus vite de leur stock. Mais pour pousser à la négociation, mieux vaut ne pas tout étiqueter, notamment les biens que vous estimez d’une valeur certaine et que vous ne voulez pas lâcher à tout prix. Lorsqu’une personne demande quel est le prix pour un produit présenté, c’est une excellente façon d’entrer en relation avec un potentiel acheteur et entamer une négociation.
4. La question fatidique : “Jusqu’où êtes-vous prêt à aller…”
Pour les acheteurs et les vendeurs
Si vous avez envie de marchander mais pas de passer des heures à discuter, que l’on soit vendeur ou acheteur, le mieux est parfois d’annoncer la couleur en demandant : “Jusqu’où êtes-vous prêt à descendre le prix pour le vendre ?” ou à l’inverse : “Combien êtes-vous prêt à donner pour acquérir ce produit ?”.
Dans tous les cas, il est conseillé d’afficher un prix élevé si l’on est vendeur et inversement le plus bas possible si l’on est acheteur. Les deux parties devant toujours avoir fixé auparavant une limite à ne pas franchir. Ensuite, tout dépendra de votre argumentation et de votre bonne humeur…
5. Argumenter et cherchez des prétextes
Pour les acheteurs
L’argumentation et la persuasion sont les clés d’une bonne négociation. Avant même de commencer à marchander, cherchez un argumentaire solide et maintenez vos positions. Il peut s’agir d’un petit défaut sur un vêtement, un état moyen, une rayure sur un objet, un produit ou un jeu incomplet, l’absence de notice ou de mode d’emploi, pas de pile, aucune garanti que l’objet marchera, autant de petits détails qui méritent selon vous de faire baisser le prix.
6. Dire que l’on n’a plus que X euros en poche
Pour les acheteurs
Autre prétexte bien connu, avancer que vous n’avez “que” telle ou telle somme sur vous. Par exemple un produit à 12 euros que vous voulez acheter 10 parce que vous n’avez justement plus que 10 euros sur vous. Avec une mine de cocker et sur des objets à petits prix, ça peut marcher… surtout en fin de journée lorsque certains vendeurs sont fatigués et ont envie de se débarrasser de leur stock.
7. Prendre un lot complet ou plusieurs objets
Pour les vendeurs et les acheteurs
Autre façon de marchander, négocier sur les volumes de vente ou d’achat. Si vous avez par exemple repéré un ou deux livres qui vous intéressent mais que le vendeur ne baisse pas le prix, vous pouvez négocier un prix moins cher en prenant plusieurs livres ou d’autres objets sur le même stand. Du côté du vendeur aussi, cette technique permet de baisser le prix à condition que l’acheteur prenne un lot complet d’articles ou par exemple, une petite veste qui s’accorde parfaitement avec la robe sur laquelle le client a flashé. Ce peut être aussi sur un lot de vaisselle ou des jeux vidéo. Pour l’acheteur comme le vendeur, il faut que le deal soit gagnant-gagnant.
8. Comparer les prix sur les autres stands
Pour les vendeurs et les acheteurs
Lors du vide-grenier, pour déterminer le juste prix, il peut être judicieux d’aller observer ce qui se pratique chez vos voisins. Un petit tour rapide dans le vide-grenier ou la brocante permettra au vendeur d’ajuster ses prix par rapport à la concurrence. Côté acheteur aussi, ce peut être un bon argument de dire que vous avez vu un objet quasiment similaire (et moins chèr) sur un stand voisin. Mais attention au retour de bâton, avec cet argumentaire, il y a aussi des chances pour que le vendeur vous dise d’aller voir ailleurs si bon vous semble… Et il vous sera très difficile d’entamer toute négociation.
9. Négocier à plusieurs
Pour les acheteurs
C’est une technique un peu plus longue mais qui peut s’avérer efficace, surtout sur des produits aux tarifs assez élevés : tenter d’acheter un article en négociant à plusieurs. Explications : une première personne entame un marchandage “serré” mais n’achète pas encore l’article car son prix est toujours jugé trop élevé. Puis une, voire deux autres personnes dans la combine vont tour à tour essayer d’acheter le même article en proposant un prix encore plus bas. Il est alors possible, lorsque vous reviendrez à la charge, que le vendeur envisage de remettre son prix en question.
10. Faire croire que l’on rend service au vendeur
Pour les acheteurs
Cela peut apparaître assez tordu mais c’est pourtant un des arguments les plus utilisés en fin de manifestation par les marchandeurs du dimanche dotés d’un certain humour. Il s’agit d’argumenter avec le vendeur et lui faire penser qu’il n’arrivera de toute façon jamais à se débarrasser de sa vieillerie, de ce bibelot sans grande valeur mais qui aura une certaine utilité pour vous. En gros, avec la plus grande compassion, faire croire au vendeur que vous lui rendez finalement service en achetant son produit. Cette technique marche surtout pour les objets à moindre coût et plutôt en toute fin de manifestation lorsque les vendeurs en ont assez de marchander et veulent se débarrasser d’un maximum de stock.
En conclusion, que l’on soit vendeur ou acheteur, le marchandage dans un vide-grenier est une affaire courante. Mais il doit toujours s'effectuer avec respect et bonne humeur. Il ne faut surtout pas confondre marchandage et manque de savoir-vivre.